LOUDUN dans la Vienne.

Sujet: LOUDUN dans la Vienne. 04.04.10 18:13

Bien que Nordiste, j’habite à Loudun depuis 10 ans mais je connais cette petite ville depuis plus de 40 ans où je m’y rendais plusieurs fois par an aux vacances scolaires. Je connais bien la région autour de Loudun, l'ayant sillonnée à vélo pendant des décennies.
Il y a 10 ans, j’ai écrit un CD en HTML sur Loudun et ses alentours proches à l’attention de parents et amis et je vais vous faire découvrir ce coin de France riche d’histoire.

LOUDUN (1)
Le Poitou était une des plus vastes régions de l'ancienne France. Il s'étendait du Berry et du Limousin jusqu'à l'Océan Atlantique.
A la Révolution Française, la Province de Poitou a été découpée en 3 départements : la Vienne (86), les Deux Sèvres (79) et la Vendée (85).

La ville de Loudun est située à 30 km au sud de Chinon et 25km à l'est de Thouars. Elle se situe aux confins de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou et a toujours été disputée entre les possesseurs de ces trois provinces.
Loudun centre se situe sur une hauteur dominée par la Tour Carrée, reste de l'ancien Château fort, qui est visible de très loin alentour, d'où qu'on vienne.

"Loudun se voit de loin avec sa tour carrée"

Bien que géographiquement faisant partie du Poitou, Loudun a pendant un temps été sous le contrôle des Comtes d'Anjou, puis à la fin de l'Ancien Régime la ville et sa région furent rattachées à la Généralité de Tours.
La région de Loudun a conservé un caractère très rural.

Une visite-promenade à travers la ville permettra de découvrir des rues et maisons anciennes(ce sera le prochain post).

Histoire rapide de LOUDUN.

Loudun, sa région, sont habitées depuis des temps très anciens. On y retrouve de nombreux mégalithes (dolmens, menhirs). Les Gaulois établirent sur le promontoire des remparts de terre avec palissades.
A l'époque Gallo Romaine, c'était le siège d'un castrum. Sur le promontoire, les Romains établirent le Prétoire de l'officier impérial qui commandait la région.
Des chefs Francs nommés Sigismond, Seudulf s'y installèrent ensuite.
Au IXème siècle le pays appartient aux Comtes de Poitiers. Au X° siècle, Geoffroy Grisegonnelle Comte d'Anjou, victorieux à la bataille des Roches en Coussay (près de Mirebeau), s'y implante aux dépens du Comte de Poitiers. Le fils de Geoffroy, Foulques Nerra, y construit, vers 1028, un château dont la Tour carrée était un élément.

Au début du XIII° siècle, le Roi de France Philippe-Auguste s'empare de la région à l'issue de sa victoire sur le Plantagenet Jean sans Terre. En 1206 il renforce la forteresse et l'enceinte fortifiée autour de la ville, il fait construire la Tour Maîtresse, énorme donjon circulaire plus élevé que la Tour Carrée. L'enceinte, percée de quatre portes, est protègée par de larges fossés. Le château et la ville deviennent quasi imprenables.

Reconstitution par maquette du château de Loudun.[/center]
Philippe-Auguste établit également un Bailliage Royal et une Cour de Justice souveraine, donnant ainsi au Loudunois un statut de Province. Le Roi fait également reconstruire l'église Saint-Hilaire du Martray et bâtir l'église Saint-Pierre du Marché.

En 1350, les Anglais font le siège de Loudun, ils pénètrent dans la ville mais échouent devant la forteresse qui sera la seule de l'ouest de la France qu'ils ne parviendront jamais à prendre.
A la fin du XIV° siècle, Loudun est attribué aux Ducs d'Anjou.
Au milieu du XVI° siècle, la religion Protestante a de nombreux adeptes à Loudun en particulier parmi les commercants et artisans.
L'Edit de Nantes (1598) fait de Loudun une des places de sureté des Protestants. La ville est alors prospère et dépasse largement les 14000 habitants.
Au XVI° et au début du XVII° siècles, la ville connait une période de prospérité. Théophraste Renaudot, fondateur du premier journal français, la Gazette en 1631, est né à Loudun.
Le Cardinal de Richelieu, soucieux de développer sa ville à 20 km à l'est, ne favorise pas Loudun. En 1631 il ordonne la démolition du château de Loudun dont les pierres seront utilisées pour construire les maisons de sa « cité idéale ». Richelieu favorise l’implantation à Loudun de nombre d’ordres religieux. Une grande Peste frappe plusieurs milliers d'habitants en 1632 et c'est dans cette ambiance qu'a lieu l'affaire Urbain Grandier en 1633. Ce dernier fut brûlé place Ste-Croix en 1634.
La Révocation de l'Edit de Nantes, à la fin du XVII° siècle, porte un coup très dur à la ville, les Protestants s'exilent.
Dans les années 1950, la ville de Loudun fera beaucoup parler d'elle à l'occasion du célèbre procès de Marie Besnard.

[center] LOUDUN dans la Vienne. Mart10

Dans l'ordre :Porte du Martray, église St-Pierre, ex église Ste-Croix, une rue de Richelieu, Théophraste Renaudot, Urbain Grandier et Marie Besnard.

Admin Messages : 13 Date d'inscription : 21/01/2010

Et voilà, il suffit de le demander Wink

Sujet: Re: LOUDUN dans la Vienne. 04.04.10 20:28

Admin a écrit:: Et voilà, il suffit de le demander

Je reviens en Sylvestre Wink

Ah LOUDUN! peut-être irai-je y faire un tour....
Je ne bouge plus beaucoup depuis quelques année mais l'espoir fait vivre et il est vrai que j'apprécierai bien volontiers de serrer une paluche à certaines personnes de cette charmante contrée, rencontrées virtuellement et qui, ma foi, me semblent bien sympathiques et riches de connaissances et d'enseignement de cette région.

Que notre pays est beau .

Sujet: Loudun (2) 11.04.10 19:06

1
La Mairie :
La mairie (l'hôtel de ville), a été construite en 1863 sous Napoléon III sur l'emplacement du couvent des Cordeliers. Ces bâtiments étaient destinés à abriter les services municipaux, le tribunal et la bibliothèque municipale.

Bâtiment imposant construit en pierres de tuffeau de la région et couvert d'un toit d'ardoises.
Devant la mairie a été érigée la statue de Théophraste Renaudot, un des symboles de la ville (avec la tour carrée).

2
Statue de Renaudot :
La statue de bronze de Théophraste Renaudot a été inaugurée le 14 mai 1894 par le ministre de l'intruction publique et des beaux arts de l'époque. Elle est, avec la tour carrée, le symbole de la ville.

Elle est l'oeuvre de l'artiste poitevin Alfred Charron et mesure 3m de hauteur. Son piédestal, oeuvre de Chiflot, mesure 3,10m.
Elle a été déboulonnée le 11 août 1942 et fondue en application de la loi sur l'impôt métal et refaite après la guerre.

Elle siège devant la mairie de la ville.

3
Eglise Saint-Pierre du Marché :
Cette église a été construite sur ordre de Philippe-Auguste en 1214 et terminée par St-Louis. Elle possède un beau portail Renaissance mutilé pendant la guerre de 100 ans puis par les protestants pendant les guerres de religion et restauré en 2001.
Urbain Grandier a été le curé de St-Pierre du Marché.

A voir aussi sous le chapiteau cette curiosité, les armoiries des bouchers, plus très lisibles aujourd’hui !

La flèche bâtie entre 1530 et 1532, consolidée, restaurée, démolie entièrement en 1931 et reconstruite à l'identique, haute de 45 m, sert d'alignement aux grandes routes arrivant à Loudun : de Poitiers, de Richelieu, de Saumur et de Chinon .

4
Ancien baillage royal : Ancienne circonscription de justice et d’administration au Moyen-Age.
C’est dans cet ancien baillage royal que fut jugé et torturé Urbain Grandier, curé de l’église Saint-Pierre du Marché de Loudun, soupçonné de sorcellerie en 1632.

Ce bâtiment a abrité l'ancien cinéma de Loudun "le Palace" et maintenant, reconverti en appartements.

5
Maison natale de Théophraste Renaudot :
Le musée retrace la vie et l'oeuvre du fondateur de la presse française est installé dans une belle demeure du XVI° siècle, la maison natale de Théophraste Renaudot lui-même.
On découvre, en parcourant les salles, l'homme, le médecin généreux, philanthrope et inventif, qui est à la base de nombreuses institutions comme les Monts de piété, les petites annonces, l'assistance publique, l'agence pour l'emploi et enfin le père de la presse française avec ses « Gazettes ».

Du mobilier d'époque, de nombreux documents, des personnages de cire, une presse à imprimer, ... font découvrir le début du XVII° siècle.

A l'extérieur, un petit jardin botanique présentant une partie des plantes médicinales entrant dans la composition du "polychreston", remède de composition secrète du médecin Renaudot.
On peut descendre à 10 m sous terre dans une cave troglodyte.

6
Hôtel du XVII ième :
Au N°4 de la rue du jeu de Paume, voici l'Hôtel du XVII° siècle avec tour d'escalier, ancienne demeure du conseiller Tabart.

8
Au début du XVII° siècle, Loudun est une ville prospère de près de 15000 habitants. Sous Louis XIII, elle devient un important foyer de vie intellectuelle et comptait de nombreux Calvinistes. Ce qui provoqua la colère de Richelieu.

En 1617, Urbain Grandier devient curé de Saint-Pierre du Marché. Il connut bientôt un grand succès de prédicateur, se fit remarquer par son arrogance, ses diatribes contre les ordres religieux et aussi par ses conquêtes amoureuses.

Des cas de possession se déclarèrent chez les Ursulines de Loudun. Urbain Grandier fut rapidement accusé d'avoir ensorcelé les religieuses.
Richelieu ne laissa pas passer un si beau prétexte. Un procès fut engagé.
En 1634, Urbain Grandier fut brûlé vif près de l'église Sainte-Croix.

9
Eglise Sainte-Croix :
Cette église a abrité un fragment de la vraie Croix, c’était une collégiale.
Elle a été construite au X ième siècle et possède un beau chœur roman avec fresques murales du XIII ième siècle.

Eglise, puis marché couvert au siècle dernier, l'Espace Sainte-Croix, restauré en 1995, est aujourd'hui un espace pour expositions artistiques, concerts et autres manifestations culturelles.
Dans cette église, les séances d’exorcisme furent menées durant l’affaire Grandier.
C'est sur la partie gauche de la place devant l'église que fut dressé le bûcher d'Urbain Grandier et face à la demeure de son plus implacable ennemi, le procureur Louis Trincant.

10
Echevinage :
C'était un hôtel particulier avec sa tour du XV° siècle.
C'est aujourd'hui, un lieu de séminaires et d'expositions.

Ce beau bâtiment n'a jamais été le lieu de réunion des Echevins et il a appartenu à Richelieu ; il était le Greffe du Baillage (palais de justice).

11
Au n°15, rue Grand Cour, voici la maison natale de St Jean Charles Cornay, missionnaire mort au Tonkin. Cette maison a été restaurée par un parent de Jean-Charles Cornay en 2006.
Premier martyr au Tonkin (aujourd'hui Vietnam), Jean-Charles Cornay est né à Loudun en 1809 puis séminariste à Poitiers. Missionnaire en 1830, il s'embarque pour la Chine mais accoste au Tonkin. Capturé en 1857 par un mandarin hostile aux chrétiens, il subira le martyre.

Béatifié en 1909 puis proclamé saint en juin 1988 par Jean-Paul II.

12
Musée lapidaire, maison de l'Art Roman.
2 voussures du XII ième siècle accueillent le visiteur avant d'entrer dans "la Chapelle", pièce principale du musée qui propose une collection unique de chapiteaux, tailloirs et éléments architecturaux romans dont le loudunais est riche en vestiges et amassés par maître Aymard, notaire et maire de Loudun de 1929 à 1943.
Ces témoignages de l'architecture romane proviennent des prieurés Saint-Jean du Bas Nueil et Notre-Dame de Guesnes. On trouve aussi des peintures et des vitraux d'époque.

D'autres pierres vestiges, venant de la région enrichissent la collection.

13
Le Collège, aujourd'hui Lycée Guy Chauvet, a été construit au début du XVII° siècle grâce à l'importante fondation contenue dans le testament de Guy Chauvet, avocat au parlement de Paris, né à Loudun en 1546 et mort à Paris en 1610.

Le Collège fut restauré en 1762 puis en 1806.
Dernièrement, des travaux d'agrandissement et de modernisation ont eu lieu dans les années 1990.

14
Armoiries d'une Abbesse de l'Abbaye de Fontevraud.
Sur le mur de la maison sise au N°2 de la rue du Bourg Joly.

15
Hôtel d'Epinay :
Imposant hôtel particulier, transformé au XIX ième siècle pour y accueillir les services et bureaux de la sous-préfecture j’usqu’à sa fermeture en 1926.

Aujourd'hui maison de retraite (en face de l'ancienne demeure d'une Dame Abbesse de Fontevraud).

16
Reste de tour du Couvent des Ursulines :
C'est un reste de tour de l'ancien couvent des Ursulines.
La maison avec ce reste de tour est située rue du Pasquin, N°3.

17
Au pied de la tour carrée, on a aménagé au début des années 2000, un jardin d'inspiration médiévale où poussent plantes médicinales et légumes au milieu de carrés délimités de branchages de châtaigniers : aneth, ciboulette, estragon, basilic, coriande, noisetier, pois chiches, lentilles, rhubarbe, etc ... que l'on découvre en parcourant les allées.

Une photo prise du haut de la tour carrée.

18
La tour carrée se voit de loin d'où qu'on vienne à Loudun. Elle mesure 31 m de haut et veille sur la ville depuis près d'un millénaire.

Construite par le comte Foulques Nerra vers 1040 à l'emplacement d'une tour franque en bois, c'est une tour de guet d'où on surveillait l’arrivée de l'ennemi.

En 1206, Philippe Auguste rattache la ville à la couronne royale et intègre la tour carrée dans une imposante forteresse érigée tout autour de la colline qui domine la ville.

La tour comprenait 3 niveaux avec tout en haut, un chemin de ronde.
On y accède par un escalier en bois de plus de 140 marches.
En haut, un superbe panorama s'offre à ceux qui font l'effort, de grimper toutes les marches.

La tour carrée est le symbole de la ville de Loudun.

19
Le vélodrome de Loudun, piste en ciment, a été inauguré le 17 juin 1895.
Il a vu de grands champions se mesurer sur sa piste (Rivière, Hinault, ...).

Il n'y a plus eu de compétitions cyclistes au vélodrome depus les années 1970.

20
Jardin et kiosque à musique :
Jardin à la française avec un kiosque à musique construit à l'emplacement du château de Loudun vers 1870.
Des concerts sont donnés, en particulier le soir du 14 juillet.

21
L'Hôpital de Loudun :
Cette partie de l'Hôpital est l'ancien couvent de la Visitation des sœurs Visitandines du XVII ième siècle.
Joli cloître au centre des bâtiments.

22
Ce beau pigeonnier cylindrique est situé dans l'enceinte de l'Hôpital, dont une partie englobe l'ancien Couvent de la Visitation ; il date du XVII ième siècle et possède 1650 boulins ou nichoirs, disposés en quinconce.

23
Portail XVIII ième siècle :

Portail magnifique du XVIII° siècle de la maison d'Urbain Chevreau, précepteur de Louis XIV.
Ce portail est situé rue porte St-Nicolas au N°18.

24
Fenêtre à meneaux :
(meneau = minces traverses et montants de bois divisant horizontalement et verticalement une fenêtre).

Cette maison à fenêtre à meneaux du XVI ième siècle est située au N° 42 de la rue Saint-Nicolas.

25
La porte du Martray :
Unique vestige de la forteresse du XIII ième siècle de l’enceinte construite sous Philippe Auguste.
La porte St-Pierre du Martray est la seule des 4 portes pont-levis subsistant actuellement. Les portes avec ponts-levis Saint-Nicolas, de Mirebeau (ou Notre-Dame) et de Chinon (ou Saint-Jean) ont disparu.

On peut encore voir la marque des 3 fermetures : les chaînes, la herse, l'emplacement du portail.

Des vues de la porte vue de l'autre côté.

26
Eglise Saint-Hilaire du Martray :
La chapelle de l'ancien couvent des Carmes, ordre mendiant, est devenue église paroissiale du Martray sous le nom de Saint-Hilaire du Martray après la démolition de l'église St-Pierre du Martray, qui se trouvait à droite de la porte du Martray, à l'époque de la Révolution. Construite au xv ième siècle, en gothique flamboyant, elle possède un des plus grands vitrail de la région de 1892, qu'il faut voir au lever du soleil !

Le clocher de la chapelle a disparu vers 1905.

27
Salle capitulaire du couvent des Carmes :
C'est dans la salle capitulaire du couvent des Carmes où à l'aube du 18 août 1634 que l'acte d'accusation d'Urbain Grandier a été signé.

Cette salle jouxte l'église Saint-Hilaire du Martray.

28
Musée d’histoire locale Charbonneau-lassay :
Né en 1871et mort en 1946, Louis Charbonneau-Lassay devient séminariste, enseignant et historien. Il collectionnera de nombreux objets préhistoriques et écrira de nombreux articles sur le sujet.
Il a consacré toute sa vie à la symbolique autour de la figure du Christ, à travers l'archéologie.
Son oeuvre principale est "le Bestiaire du Christ" avec 1157 gravures sur bois.

Installé dans un hôtel du XVIII° siècle près de l’église Saint-Hilaire, le musée présente les collections rassemblées par Louis Charbonneau-Lassay : on peut y voir des peintures, poteries, armes et souvenirs du passé de Loudun, objets religieux, ... collectés tout au long de sa vie.

29
Promenade de la Lice :
Promenade dans un décor boisé et verdoyant autour de l'ancienne enceinte du château en haut de la colline.
On peut d'ailleurs encore y voir les ruines de cette première enceinte et les bases du donjon et les entrées des souterrains qui permettaient aux cavaliers de sortir du château pour se retrouver loi de Loudun, dans la campagne.

30
Autrefois place forte protestante, Loudun ne possède plus de temple pour les fidèles Réformés.
C’est une chapelle dont la nef est à ciel ouvert, ancienne commanderie de de templiers de Saint-Jean de Jérusalem du XII ième siècle.
C’est aussi un ancien temple protestant.

31
Les champignonnières ont été installées à l'intérieur d'immenses galeries souterraines, creusées au XV° siècle pour extraire le tuffeau qui servait à la construction des abbayes, châteaux, églises et maisons.
Concurrencées par les champignons étrangers, les champignonnières ont fermé leur activité et sont presque toutes à l'abandon.

32
La gare de Loudun a été construite en 1872 et inaugurée en 1878.
Fermée pour les trains de voyageurs dans les années 1970 puis aux trains de marchandises en 1980 à cause de la concurrence des transports routiers.

C'est une gare morte à l'image du Restaurant-Hôtel situé devant la gare.

33
MARIE BESNARD : Habitante de Loudun (Vienne), accusée puis acquittée d'avoir empoisonné sa famille à l'arsenic dans les années 1950. "Dans cette affaire, on a fait exactement tout ce qu'il ne fallait pas faire (...) Au début, nous étions convaincus de la culpabilité de Marie Besnard. En fait, la presse ne reflétait que les potins de Loudun (...) Non, Marie Besnard était innocente. Vous savez quand on commence à chercher dans la vie de quelqu'un, on trouve toujours quelque chose de suspect. La rumeur peut fabriquer un coupable (...) Dans l'affaire Marie Besnard, la rumeur a tellement bien fonctionné que beaucoup, aujourd'hui encore, la croient coupable".
Chronique judiciaire de Frédéric Pottecher.

7
Sur chaque plaque des rues de Loudun est marquée l'histoire.
La rue de l'Estrapade par exemple évoque les tortures qu'on infligeait aux déserteurs, aux voleurs, aux assassins, aux bandits, ...au Moyen-Age. Ceux-ci étaient condamnés à subir l'estrapade, supplice atroce qui provoquait la dislocation des membres du supplicié.
Aujourd'hui, la rue de l'estrapade est une rue calme et paisible !!!

Sur cette page, des belles demeures, des façades, des portails et des rues typiques de la ville.
Les maisons sont construites avec les pierres de la région : la pierre de tuffeau, la "tuffe".

Bonne visite de Loudun.
Pour faire les photos, j'ai parcouru la ville en long, en large et ça monte !

Sujet: Re: LOUDUN dans la Vienne. 13.04.10 13:20

super reportage Claude, merci

Sujet: Loudun 3 environs : visite de CHINON 21.04.10 12:31

Environs de Loudun (3) : Chinon.

Entre Touraine, Anjou et Poitou, jadis entourée de murailles, la ville de Chinon est bâtie sur la rive droite de la Vienne, elle a gardé un caractère médiéval avec son formidable château-fort qui a été restauré récemment et ses nombreuses maisons anciennes de tuffeau ou de briques, à poutres apparentes parfois sculptées, d’autres avec tourelles, ...

L'origine de la ville est ancienne, le site du Château a été occupé par un camp fortifié dès l'époque Romaine.
Saint-Mexme, disciple de Saint-Martin, y fonda une communauté au IVe siècle et c’est sur son tombeau qu’on a élevé l’église Saint-Mexme.

Le Château de Chinon est construit sur l'emplacement de bâtiments défensifs très anciens, la forteresse existait déjà au temps des Wisigoths.Au Moyen Age, Chinon appartient successivement aux comtes d'Anjou puis aux comtes de Blois qui contruisent le château féodal au 11e siècle. La ville se développe particulièrement sous le règne d'Henri II Plantagenêt, devenu en 1154 roi d'Angleterre, qui séjourne régulièrement à Chinon. En 1205, la ville revient dans le domaine royal français après la conquête du château par Philippe-Auguste.
C'est au château de Chinon que furent emprisonnés par le Roi de France, Philippe IV le Bel, le Grand Maître de l’Ordre des Templiers Jacques de Molay et ses compagnons.
Chinon connaît un nouvel essor au 15e siècle, pendant la guerre de Cent ans, lorsque Charles VII en fait une de ses résidences préférées. C'est au château qu'a lieu la rencontre entre Jeanne d'Arc et le roi.

La présence de la cour du roi se traduit par un nouvel essor, des constructions vont s’élever autour du château et la ville va prospérer.

Patrie de Rabelais, la ville appartient en 1631 aux ducs de Richelieu qui laissent le château tomber en ruines. L’aménagement des rives de Vienne, voulu au 18e siècle, sera réalisé après la Révolution : les murailles médiévales sont démolies pour faire place à des quais et à plusieurs ports car le commerce fluvial est alors très important mais il déclinera avec l’arrivée du train et d’une gare en 1858.

Photos de rues, maisons, ... de Chinon :

Autres photos du château médiéval de Chinon :

Musée : la Maison de la Rivière.

Sujet: Loudun 4 14.05.10 20:12

Environs de Loudun (4) : Seuilly/ la Devinière.

La « Devinière », maison natale de François Rabelais.

LOUDUN dans la Vienne. Maison21

C'est à la Devinière, "= maison des champs", que François Rabelais vint au monde ; la maison avait été construite par son père, avocat à Chinon fin du XVe siècle. Elle est située à quelques km de Chinon, au cœur du vignoble chinonnais, non loin de l'abbaye de Seuilly où le jeune Rabelais fit ses études.

C’est une petite maison de tuffeau élevée d’un étage qu’on atteint par un escalier de pierre extérieur et où se trouve la grande chambre des parents de Rabelais avec meubles d’époque.

Une petite chambre est accolée à la grande chambre et sur le bord de la fenêtre, on peut voir des graffitis qui seraient de la main de Rabelais et on peut lire : « 08 aprilis 1505 ».

La façade de la Devinière s’ouvre sur une grande salle avec cheminée où est présenté Rabelais (et son œuvre littéraire : portraits, œuvres originales, tableaux, affiches, …).

Les caves troglodytiques (= extraction du tuffeau dans toute la région), abritent des accessoires de vignerons et ont servi d’habitation aux métayers.

Le lardin potager où poussent plantes médicinales et légumes cités dans les œuvres de l’écrivain.

Des vignes entourent la Devinière.

Le pigeonnier possède 288 nichoirs. Il a été construit au XVIIe siècle.

La visite des lieux évoquent la jeunesse de Rabelais ; le pays vallonné, la maison, le jardin, les caves, les vignes alentours, … tout nous invite à la méditation, à la réflexion sur ce grand humaniste de la Renaissance que fût Rabelais.

Rabelais serait né en 1483 ou 1494 ? ! en cours de route entre Chinon et Seuilly car à cette époque, les femmes des bourgeois partaient accoucher dans leurs maisons de campagne aux premières douleurs.

Rabelais passera une partie de son enfance à la Devinière. Il fera ses études à l’abbaye de Seuilly toute proche. Il partira à Angers vers 1510 pour devenir moine, ensuite à Montpellier pour étudier la médecine. Il découvrira l’Italie plus tard avec passion pendant plus de 10 ans dont des séjours à Rome.
Rabelais restera attaché à sa terre natale, source d’inspiration, pour écrire son œuvre (Gargantua, Pantagruel, …)

Invité

Bravo et merci, Claude, de nous avoir fait ces excellents reportages sur une région , non loin de la mienne et que j'adore! LOUDUN dans la Vienne. 721184

Sujet: Loudun, environs (suite) 18.05.10 12:25

Alentours de Loudun (5) : Montsoreau.

Le Château de Montsoreau.

LOUDUN dans la Vienne. Montso11

Montsoreau est située à la confluences de la Loire et de la Vienne.

Bâti sur les bases d'un "castrum" du XIe, le château de Montsoreau est construit en bordure de la Loire en tuffeau extrait du sous sol de la région.

Histoire du château :

Au XVe siècle, le commerce fluvial sur la Loire est développé (transport de tuffeau, ardoises, bois, sable, vins, textiles, ...) et favorise la fortune de marchands qui s'installent dans les anciennes forteresses qui les modernisent en style Renaissance avec de larges fenêtres, cheminées, tourelles d'escaliers ...

Le château subit des dégradations lors des guerres de religions, puis négligé par les propriétaires successifs, il est finalement racheté par le Conseil Général du Maine et Loire en 1910 et restauré.

Restauré de nouveau en 1999, le château est ouvert au public en 2001.

Le château proposait le jour de ma visite, diverses animations : exposition sur la Marine sur la Loire, histoire de la Dame de Montsoreau héroïne du roman d'Alexandre Dumas, exposition de maquettes de moulins et de girouettes de bateaux, ... etc…

Sujet: Re: LOUDUN dans la Vienne. 18.05.10 13:10

vraiment super tes reportages, ceux-ci sont tellement bien fait que je commence vraiment à me passionner pour ta région.
Je vais te donner un conseil...d'amie: tu devrais penser à regrouper tous ces petits trésors de reportages et à en faire un bouquin. LOUDUN dans la Vienne. 721184

Sujet: Loudun et sa région 19.05.10 11:30

Merci à Nicolas et à Sylvie de vous intéresser à cette région riche d'histoire. De quelle région es-tu Nicolas ? Montre-nous des photos !
Non Sylvie, je ne suis pas capable de faire un livre car pour ce faire, il faut apporter du neuf, donc faire des recherches longues et il ne s'agit pas seulement de faire des photos. Un post sur un forum pour moi, c'est du visuel et peu de texte et ça c'est plus facile !!!
Pourtant, il y a plus de 30 ans, j'avais découvert l'Epinette flamande (l'instrument de musique ancien, pas le buisson épineux !) et j'avais commencé à faire des recherches, pris un paquet de notes, visité des musées (le musée royal d'instruments de musique de Bruxelles entre autres), rencontré des gens : musiciens, facteurs d'instruments, musicologues, ... des joueurs d'épinette âgés qui animaient autrefois des veillées, ... j'étais quasiment prêt ... et puis, lors d'une fête dans une ville du Nord où il était question de musique ancienne, j'ai trouvé un livre "l'Epinette du Nord de la France", tout neuf, sorti d'une imprimerie quelques semaines avant ... donc, ce livre n'a jamais été écrit ce qui ne m'a pas empêché de fabriquer des dizaines d'instruments de musique : épinettes, vièles à roue, rebec, organistrum, nickelharpa, harpes celtiques, chifonies, ...
Et puis, tout est sur la toile maintenant, dur d'être original !

Prochain post sur les environs de Loudun : l'Abbaye royale de Fontevraud, une merveille ! A bientôt.

Invité

Bonjour Claude,
Je suis orléanais de souche, balgencien d'adoption et accessoirement parisien (travail oblge!! pale

).
La Loire a bercé ma vie et j'aime ce fleuve.
Dés qu'il va faire beau, je vais éssayer de faire un reportage sur Beaugency et vous glisserais quelques clichés.
J'ai chez mes parents un petit clavecin que chez nous on appelle "épinette", à tort, peut être.
S'agit il du même instrument que celui cité plus haut?
Bonne journée et encore merci pour ces belles balades!
(Loudun, je connais un peu grace à Filou, pour y avoir séjourné deux jours aux dernières grandes vacances!)
Did......nicolas( LOUDUN dans la Vienne. 425105

)

Sujet: Re: LOUDUN dans la Vienne. 19.05.10 14:05

Passionné par le bois également Claude! et les vieux instruments de musique.
Tu en as fabriqué par plaisir ou sur commandes ?
Tu semble avoir bien des talents cachés!

Sujet: épinette. 19.05.10 16:38

En effet, nicolas, il y a aussi l'épinette, petit clavecin mais moi ce n'est ce genre d'instruments que j'ai fabriqué mais cette épinette ci-dessous : voici 2 modèles que je possède encore et que je viens de photographier pour te monter :

C'est un instrument "rudimentaire" mais qui m'a séduit vers 1969 et que j'ai fabriqué par dizaines, offertes à amis, parents, collègues, ...
C'est vrai Sylvie, sans me vanter, j'étais doué en dessin (toujours premier jusqu'en 3e) mais je n'ai pas cultivé ce don à ma grande honte par paresse ou pire par bêtise et avec beaucoup de regrets maintenant mais on ne revient pas en arrière. J'ai été aussi habile de mes mains et je n'ai réalisé que des objets qui me motivaient ou qui m'amusaient. Maintenant, Parkinson, ne me permet plus que de taper sur un clavier et encore il faut que les touches ne soient pas trop petites ! et beaucoup de photos sont floues mais il y a des correcteurs ... Maintenant, il y a tellement de choses que je voudrais faire comme apprendre des langues étrangères mais ... je ne retiens plus rien
Je crois au karma, alors, j'essaierai d'être moins bête dans une vie future !!!
Retrouve tes photos nicolas et ça me fera voyager car ça aussi, c'est devenu difficile pour moi !
Bonne fin de semaine à tous.

Sujet: Re: LOUDUN dans la Vienne. 22.05.10 14:58

Et oui Claude, beaucoup ont des talents cachés et parfois mal exploités et on se dit toujours que...si...

Bien regrettable et triste pour toi de ne plus pouvoir continuer. Parkinson n'est pas très cool et bien sournois.
Crying or Very sad

Tes épinettes sont superbes, bravo! Je trouve le travail du bois très noble, c'est magnifique.

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