mythologie, encore.

Sujet: mythologie, encore. 13.02.10 12:12

Thésée et le fil d’Ariane.

Egée, roi d’Athènes, en Grec, aime les voyages.
Il sonde la pythie en quête d'accords sages.
Il s’embarque pour Trézéne, s'allie au roi.
Là, il séduit la belle princesse Aethra,
Aussi aimée par Poséidon, dieu des mers.
Elle enfante Thésée, oublie qui est le père.
Thésée, fils d’un dieu ou d’un roi, fort, devenu,
Rentre à Athènes où par Egée est reconnu.

Athènes, était sous la coupe des Crétois,
Egée, jaloux, avait tué le fils du roi,
Forcée de payer à la Crète un horrible dû,
Un impôt humain, tous les neuf ans, lourd tribut,
Quatorze garçons et filles tirés au sort,
Livrés en pâture au monstre, le Minotaure,
Un être monstrueux, mi homme et mi taureau,
Reclus en labyrinthe, tortueux tombeau.

Minos, roi de Crète, époux de Pasiphaé,
Demande à Poséidon la prospérité.
En retour, il va, un sacrifice offrir :
Un taureau, en son honneur, selon ses désirs.
Mais la Crète en manquant, va demander au dieu
De lui fournir un animal majestueux.
Poséidon sort des mers un beau taureau blanc,
Que Minos refusera d’immoler pourtant.

Une autre bête est sacrifiée ; le dieu dupé,
S’incarnant dans son blanc taureau, va se venger :
Pour punir Minos, Pasiphaé il séduit,
Inspire à la reine pour la bête jolie,
Un amour insensé, monstrueux, immoral.
Pour se faire monter par le bel animal,
Dédale bâtit pour la reine un artifice :
Une vache de cuir, dans laquelle elle se glisse.

Poséidon, taureau blanc, possède la reine,
De cette union, naît une figure inhumaine :
Un fils, Astérion, corps d’homme, tête de taureau,
Avec un cœur humain et instincts de bestiaux,
Avec un énorme appétit de chair humaine.
Minos a compris mais ne blâme pas la reine.
Et pour cacher ce fils, Dédale va construire
Un labyrinthe clos d’où on ne peut sortir.

Une prison avec détours inextricables,
Un palais colossal pour ce fils pas montrable,
Cachant à vie ce mangeur d’humains violent.
Mais aussi pour perdre ceux s’y aventurant.
Qui entrera, fera un parcours chez les morts,
Combattra pour vaincre un chemin sans contrefort.
Qui voudra revenir, devra tuer la bête,
Accédant au savoir, la suprême quête.

Thésée réfute ce tribut, l’ordre établi,
Et veut libérer de cet impôt son pays.
Il part en Crète avec treize jeunes gens,
Compagnons d’infortune, au sort si menaçant.
Vainqueur, hissera au retour la blanche voile,
Vaincu, ses marins laisseront la sombre toile.
Les Athéniens arrivent en Crète, au palais,
Les Crétois, bien craintifs, devant ces sacrifiés.

Ariane, fille du roi, tremble pour Thésée,
Elle ne peut supporter de le voir dévoré.
En secret, succombe aux charmes de l’Athénien,
Qui l’épousera, si du combat, il revient.
Discrètement, Ariane lui donne un secret,
Fourni par Dédale pour sortir du lieu fermé :
Un glaive de feu pour tuer le transgresseur,
Un fil à dérouler dans la sombre demeure.

Thésée entre en labyrinthe voulant la ruine
Du Minotaure en dévidant la bobine.
Il tue le monstre avec le glaive de lumière,
Sort du dédale embobinant la cordelière.
Mais Thésée a violé le pacte d’Egée,
Par le meurtre de la bête, il est glorifié.
Oeuvrant pour une société plus juste, meilleure,
Sublimé par l’amour d’une femme au grand cœur.

Sorti du labyrinthe, Thésée fuit Minos,
Toute voile dehors, il aborde Naxos.
Tout en joie, il boit et danse ivre de bonheur,
Faisant fête avec Ariane et Phèdre, sa sœur.
Cœur changeant, il séduit Phèdre, oublie Ariane,
Dionysos la console et en fait sa femme.
Minos, fou de vengeance, punit les complices,
En labyrinthe, claustre Dédale et son fils.

Face au Pirée, Thésée oublie la voile noire,
Qu’il devait changer pour signaler sa victoire.
Croyant Thésée mort, Egée se jette à la mer.
Le retour à Athènes est lugubre et amer,
Par inconstance, Thésée parricide aussi.
Ariane est vengée, le héros bien déconfit.
Roi, il épouse Phèdre, avait fils déjà,
Sur lui, Poséidon plus tard, se vengera.

La vie est labyrinthe, comment en sortir,
Voir et tuer le monstre, assumer ses désirs ?
On recherche l’intérieure lumière divine,
Pour vaincre le quotidien, éviter les ruines.
Et dominer nos erreurs qui blessent les doux.
L’errance est occulte, la prime est au bout.
Les jeunes années tuent le monstre dans la liesse,
Et c’est aux suivantes de trouver la Sagesse.

La Sagesse est fil d’Ariane et peut nous sauver,
En faisant de nous des êtres humains complets :
« Connais-toi toi même », supérieure injonction,
Chercher à régler ses manques et ses frustrations,
Et veiller à chaque instant à se maîtriser,
A respecter le monde et ses prochains aimer ;
Dans la vie, se préparer aussi à souffrir,
Et, les yeux grands ouverts, être prêts à partir.

Claude-r – septembre 2009

Sujet: Re: mythologie, encore. 13.02.10 13:33

Très beau poème Claude
Ce fameux fil d'Ariane, ligne directrice que tout homme devrait s'évertuer à suivre avec raison pour atteindre tout but recherché.
Merci Claude mythologie, encore. Icon_cheers

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