CARNAVAL

Bientôt le Carnaval de Chalon sur Saône, le 2ème de France après celui de Nice.
On y acclame le roi Cabache et son épouse Moutelle.
Du 26 février au 7 mars 2010, ambiance festive et vénitienne aux bords de le Saône.



90ème Carnaval de Chalon. Les Gôniots vous attendent pour leur grande
cavalcade les dimanches 28 février et 7 mars. Le Carnaband's Show,
grand spectacle musical et chorégraphique, aura lieu au Colisée le
samedi 27 février (réservation conseillée). Journées des enfants et des
seniors. Et bien sûr, toujours la fête foraine.

Idem pour moi, je n'aime pas trop le côté beuverie de certaines fêtes.


Qu'est-ce-que la Mère Folle de Dijon ?

Pendant près de 250 ans, à Dijon, la Compagnie de la Mère folle et son ''infanterie dijonnaise'', ont organisé la fête des Fous, véritable ancêtre du carnaval…

Si l'on en croit Lucotte du Tilliot, la fête des Fous remonterait aux saturnales romaines, lorsque les esclaves prenaient la place de leurs maîtres durant une journée. En fait, c'est au début du XVe siècle, dans la Sainte-Chapelle de Dijon, aujourd'hui détruite, qu'ont lieu les premières réunions de chanoines et chapelains qui revêtent un caractère à la fois sacré et profane, car ces hommes d'église participent aux jeux du carnaval.

Deux Mères folles

L'auteur bourguignon, Joachim Durandeau, distingue deux Mères folles successives, l'une religieuse où les ecclésiastiques sont nombreux, l'autre laïque où le peuple domine. Mais, au fil des années, la ''mater dolorosa'' va vite céder la place à la ''mater jocosa'' dans les rues de Dijon.

Créée sous Jean sans Peur, « l'illustrissime et carissime compagnie joyeuse de l'infanterie dijonnaise » connaît ses heures de gloire sous le règne des ducs et occupe une place considérable dans les fastes de la cité ducale.

Philippe le Bon la reconnaît officiellement par lettres patentes en 1454 et scelle cet accord par l'octroi d'un sceau en cire brune. Louis XI confirme ses privilèges.

Mais, en 1630, la compagnie commet l'erreur de soutenir la révolte du Lanturlu. Elle est alors supprimée par Louis XIII sur l'instigation de Richelieu qui identifie culture carnavalesque et esprit de contestation.

Griffon vert et Père Bontemps

L'appellation Mère folle est typiquement dijonnaise, car, dans les autres villes organisant un carnaval, on parle de Mère sotte et de sots. La compagnie est régie par des règles bien établies. Les nouveaux fols, ou ''fols postulants'' sont intronisés par la remise du chaperon. La Mère folle est choisie pour sa bonne mine, ses belles manières et sa probité.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le rôle de la Mère folle n'est pas tenu par une femme, mais par un homme déguisé, comme la plupart des personnages féminins. L'acte de réception - cérémonie d'intronisation - légitime la nouvelle Mère folle comme chef de l'infanterie dijonnaise.

Les fols ont des rôles précis et des tâches différentes. La Mère folle est entourée de personnages récurrents comme le Griffon vert, le capitaine Fracasse ou le Père Bontemps, qui est son mari et l'accompagne habituellement sur son char. Le Père Bontemps symbolise la paix. Si une guerre éclate, il dispa- raît, car alors « le temps n'est plus bon! ». Joachim Durandeau dénombre une cinquantaine d'espèces de fols différents, du fol lunatique au fol altéré, en passant par le fol gaussant et le fol "écervelé", sans oublier le fol contant goguette et le fol baisant fillettes !…

Marc DEFAIX